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JEAN BAPTISTE CARIVEN

Artiste polyvalent

Jean Baptiste Cariven est un peintre et graveur né à Broze le 6 décembre 1843 de Jean Cariven cultivateur et d’Amélie Chalou. Il fait partie de la grande famille des Cariven regroupée autour de Broze, du Mas d’Oustry, Boissel et Gaillac. La tradition orale dit qu’il aurait eu quatre frères et une soeur, tous célibataires. L’un d’entre eux, Justin, propriétaire terrien, faisait partie du conseil municipal de Gaillac dans les années 1880. Tout au long de sa vie, celui qui signe "Jean Cariven", "JC" ou "Idris Cariven" utilise différentes techniques : l’huile, le dessin, la plume, l’aquarelle, la gravure à l’eau forte ou aquatinte. Il multiplie les savoirs dans les domaines de l’optique et de l’astronomie, puis la menuiserie ou le moulage en plâtre. Il est également enseignant d’arts plastiques.


Il entre en 1852 au collège de Gaillac et suit les cours de Jean-Louis De Lacombe, son professeur de dessin et ancien élève d’Eugène Delacroix. En 1859, il obtient un prix en ronde bosse et sort de l’école à 17 ans. Il montre de réelles dispositions pour le dessin et malgré la volonte de sa famille s’oriente vers une carrière de peintre.


Il entre en 1862 à l’Ecole des Beaux Arts de Toulouse, dans l’atelier de Jules Garipuy. C’est là qu’il rencontre, fréquente et se lie d’amitié avec ses camarades Jean Paul Laurens, André Roucolle, Édouard Debat-Ponsan, Jean André Rixens, Jules-Arsène Garnier, Louis Cazottes, Théophile Barrau… Il y étudie l’art antique, le corps humain en pose nue, l’anatomie, la perspective et s’exerce à d’excellentes copies de Rubens ou Guido Reni. C’est également à cette époque qu’il commence sa carrière de graveur et qu’il illustre la première page du Mémorial de Gaillac (1863-64). Il rencontre le sculpteur Charles Ponsin-Andarahy dont il devient très proche et qui lui procure conseils et leçons.


En 1868, les difficultés économiques de sa famille, liées à une épidémie de phylloxera qui ruine le vignoble gaillacois le poussent à prendre un poste de professeur de dessin à Montauban. Il est ensuite mobilisé durant 7 mois en 1870 pour la guerre franco-prussienne.


Puis Jean Baptiste Cariven entre en 1871 à l’École des Beaux Arts de Paris dans l’atelier Cabanel. Ce dernier étant parti pour Rome, les cours sont assurés par Gustave Boulanger. Suivant les recommandations de son ami Ponsin-Andarahy, il se livre à l’étude des chefs-d’oeuvre du Louvre. Les magnifiques copies qu’il a rapportées des vierges de Raphaël, de le Dejanire de Corrège et de divers tableaux du Titien excitèrent l’admiration de son compatriote Firmin Salabert. (Le Mémorial de Gaillac n°37 -1873) À cette époque, il voyage beaucoup entre Bordeaux, Paris, Clermont Ferrand et Montluçon. L’ère industrielle se dévelloppe et il figure en gravure les premiers hauts fourneaux, en plus d’un nombre considérable d’aquarelles des paysages traversés. Ponsin-Andarahy le pousse à présenter une aquarelle d’après "Le Christ entre les deux Larrons" de Rubens qui est admise au Salon de 1878, à Paris. Cariven travaille parallèlement pour des revues comme "L’Artiste" ou "Illustration nouvelle", illustre les sonnets luxurieux du divin Pietro Aretino comme Le Christ au Vatican de Victor Hugo. Il réalise à ce moment là plusieurs expositions de gravures à Toulouse et Clermont Ferrand où il reçoit en 1880 la médaille du concours régional d’eaux fortes et aquarelles. C’est cette même année que naît sa fille Jeanne, à Paris. Il a alors 37 ans et sa compagne se nomme Amélie.


Après un passage à Alfortville puis Montluçon dans le début des années 1880, il obtient son diplôme d’Etat et s’installe à Montpellier où il est nommé enseignant à l’Ecole Normale d’Instituteur en 1883. Ces années là marquent le début de sa maturité de peintre avec sa prédilection pour les grands thèmes mythologiques et bibliques (Suzanne et les vieillards, Leda et le Cygne, Joseph et Putiphar, Le festin des Dieux etc.). L’auto-portrait avec sa compagne, figure magistrale de son oeuvre, date de 1893. Il ne cesse également de graver et arrive à une très belle qualité d’exécution, un encrage remarquable par ses nuances et le velouté de sa matière. En 1888, il répond à une commande du musée Plantin Moretus à Anvers, et son "Christ en Croix" d’après Rubens entre au musée. Il existe également une très belle gravure au musée de Lisle-sur-Tarn "Les chevaliers d’Emmaüs". Il fera également quelques gravures inspirées de sa visite à l’exposition universelle de 1889.


Dans la deuxième partie des années 1890, Cariven voyage dans l’Aubrac d’où il ramène une jolie série d’aquarelles témoignant des lieux et coutumes de la région. Des deuils familiaux marquent alors son existence et il finit par s’installer à Montauban avec sa compagne Amélie et sa fille Jeanne en 1897. Il enseigne au Lycée Ingres jusqu’en 1903, date à laquelle il demande sa retraite après 30 ans d’enseignement. C’est cette même année que décède sa compagne et il la suit en 1904, succombant à une néphrite chronique. 

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Sa fille Jeanne retournera dans le Tarn et conservera précieusement son oeuvre et ses archives. Aujourd'hui, après 4 générations et 200 ans, ses arrières arrières petites filles, essayent de faire connaitre cet artiste aux talents multiples à travers différentes expositions.

Biographie: Artistes
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